Aujourd’hui, je vous raconte la palpitante idylle entre autisme et école.
Oh, je sais bien ce que vous vous dites ! Vous vous attendez à ce que je ne sois pas gentil gentil avec l’éducation nationale.
La bonne critique gratuite à la française, sport national numéro deux, juste après le fouteballe et Kill’Yann Hmmmbappéééééééé.
Et je dois vous avouer que ça fait des mois que je suis sur cet article. Pas simple de l’écrire sans m’énerver un poil.
J’ai tout essayé, pourtant ! Me voilà même à tenter la méditation avec l’application « Petit Bambou » sur mon Ziphone avant de prendre le clavier mais je pionce à tous les coups ce qui me rend moyennement productif.
Alors hop ! Je me positionne en Belle des Champs ! Aujourd’hui, le méchant, c’est Bébert, le pote relou. A toi, cokinou !
(Bébert arrive avec son visage rubicond et commande une cervoise)
« Les professeurs !? C’est des fonctionnaires !
Tous des planqués !! T’imagine ? En primaire, ils bossent de 8h30 à 11h30 et de 13h30 à 16h30. Ils ont le samedi, le dimanche et même le mercredi. Wouah le scandale hé !
Je ne te parle même pas des vacances scolaires !!
T’as appris à compter, hein ? Ils ne bossent que 24 heures par semaine ! P*** moi je me casse le c*** au boulot 50 heures par semaine ! Hips !
J’ai des clients qui me font ch** toute la journée… L’enfeeeer ! Ça, c’est du boulot !
JiiiCééééé ! Fais péter une autre cervoise, ma chope est vide ! »
Toute ressemblance entre Bébert et Cyrano de Bergerac n'est pas trop beaucoup faite exprès mais un peu quand même.
Il a raison d’ailleurs, le père Bébert !
C’est vrai que le client qui t’appelle à tout bout de champ, tu as parfois envie de lui mettre un bon coup de genou dans les joyeuses. Bon, ce n’est pas le débat mais c’est une idée pour un prochain article.
Je ne cracherai pas sur les fonctionnaires (je ne le suis pas), ni sur les gilets jaunes (ça ne me va pas trop au teint), ni sur les méchants patrons (je n’en ai plus mais c’est vrai que certains étaient franchement cons), ni même sur le volume maximal de cervoises que Bébert peut s’envoyer dans le cornet en 10 minutes.
Puis bon, cracher, c’est malpoli et ma petite môman ne m’a pas éduqué comme ça.
Non, soyons plus pragmatiques et bienveillants en ce beau printemps que je vous souhaite plein de cervoises !
Commencer par quelques chiffres simples :
1) Autisme et éducation nationale : Le constat ozustien :
Quoi !? 20 % des enfants autistes en France sont scolarisés ? C’est énorme ! Nan, j’déconne.
On peut se demander où sont les 80 % restants mais je vais me focaliser sur ces premiers 20 %, déjà. Je parle de ce que je connais, généralement.
Tiens, prenons un exemple…
Regardez mon fils Caramel ! Il a 9 ans et a donc passé 6 ans à l’école.
Je rappelle que le changement ou les surprises, ce n’est pas leur grande passion, généralement.
- Combien d’écoles différentes ? Seulement 3 !
- Combien d’AVS ? Seulement 8 !
- Et cette année, combien de maîtresses différentes, en CE2 ? Seulement 4 !
Et hop ! Deuxième constat éloquent ! Ce n’est pas parce qu’il va à l’école que c’est gagné, loin de là.
Tout ça me fait dire, comme Hamlet en son temps, qu’il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark. Être ou ne pas être… ne pas être.
En tout cas, ça me permet de faire un hommage à une pépite oubliée du cinéma schwarzeneggerien, ça fait plaisir !
Où j’en étais moi ? Ah oui ! On récapitule !
20 % des autistes sont scolarisés et c’est loin d’être un séjour au Club Med.
Mais…euh… pourquoi ? Creusons, sapristi !
Petit jeu encore plus chouette que la marelle : Mettons-nous deux secondes à la place d’une enseignante lambda, « l’autre pimbêche, là », comme dit Bébert !
2) Pimbêche… or notre pimbêche
Elle a 50 ans (elle parait plus) et on va l’appeler Maryline.
Depuis bientôt 25 ans, Maryline enseigne en primaire. Elle a toujours voulu apprendre aux gosses à lire.
Caramel, tu seras gentil d'arrêter de tomber dans les champs ! C'est de la stéréotypie !
Merci à ceux qui auront reconnu la maîtresse de la Petite Maison dans la Prairie. J’ai une révélation à vous faire : Vous êtes vieux ! Comme moi ! 😀
Chaque année, quand les petits fripons quittent sa classe de CP pour rentrer en CE1, elle a un petit pincement au cœur mais elle a le sentiment du devoir accompli…
Sur le papier, elle n’a pas l’air antipathique, si ?
Qu’en penses-tu, Bébert ? Ah… Tu as ouvert la Suze ? Dans quelques minutes, tu vas avoir du mal à prendre de la hauteur…
Avec ma candeur naturelle, je me pose une question. J’ai deux gosses et quand je dois les faire venir à table pour manger ou alors mettre leurs pantoufles… Je galère ma race et je ne suis pas le seul.
Si tu as des gosses, tu connais… ou tu es parfait(e). Oui, tu lis des recueils de poèmes d’Apollinaire avec un bon smoothie de Goyave/Guarana et une barre de céréales Gerblé sans Gluten… Hipster(e), va !
Bref, élever deux gosses quand on est un crétin comme moi… c’est chaud patate.
Maintenant, je projette la Maryline…
Elle a entre 28 et 33 gosses qu’elle doit garder assis et concentrés pendant 6 heures par jour.
Elle est debout, elle parle… Bref, elle fait du stand up. Pour être précis, Maryline fait du stand up pendant 6 heures, 162 jours par an… Ça fait quand même 972 heures de stand up par an. Maryline, c’est le Alain Mimoun du stand up ! (Pour info, Alain Mimoun était un célèbre et sympathique marathonien : à vos livres, foule profane !!)
Prenez vos cahiers, nous allons commencer une dictée de 4 heures
Et la pause clopes ou « tiens, je vais me faire une petite pause Facebook », t’oublie… OK, si Facebook faisait du bien aux neurones, ça se saurait, je vous l’accorde.
Le tout pour, allez, 2 000 balles net quand elle aura 25 ans d’ancienneté. Sacrée veinarde, va !
Certes, elle a les vacances scolaires mais vois-tu, comme ça, je me dis que ce n’est pas un job de tout repos, quand même et d’ailleurs tu sais quoi ?
Je crois même que son job, je le lui laisse bien volontiers.
Mais… elle a une arme secrète, la Maryline ! Oui, elle a un truc : Elle triche !
Tatayé, lui, il avait un moustachu dans le dos avec une main dans son derrière : c’était ça son truc. Maryline, elle, c’est Le Programme de l’Education Nationale !!! (Bon, elle a aussi peut-être un moustachu mais ça, c’est sa vie privée).
Pour un professeur, le Programme, qu’ils appellent aussi le « Référentiel », c’est la Sainte Bible du catholique, le Marmiton de la cuisinière que dis-je ! Le France Football du supporter.
Fichtre, quelle métaphore de haut niveau.
Et l’autisme ? C’est au Programme ? Creusons !
3) C:\ L’autisme pour les profs d’école – Setup.exe
Maryline, son Programme, ses élèves et sa classe avec ses bureaux qui datent de l’an 40 : Tout est prêt pour la nouvelle année. Youhou, en avant Guingamp !
Mais un jour, le gentil inspecteur annonce à Maryline : « hé dis donc Marilouche, va falloir inclure un peu les enfants handicapés quand même, ça serait bien urbain. Tiens, je te mets un gosse autiste dans ta classe. T’inquiète, il aura une AVS, ça va rouler jeunesse en plus d’en avant Guingamp… Tiens, sympas, ces bureaux vintages ! ».
Mais oui, t’inquiète Maryline, t’as juste à suivre le Programme. Il doit être écrit par des pontes du CP et du handicap, heureusement.
Faites péter les pontes ! Regardons la composition du Conseil supérieur des Programmes alias le CSP… Tu vas voir, c’est même du CSP +.
- Une présidente : une inspectrice générale de l’Education Nationale.
- Un vice-président : Prof des Universités en science politique.
- 3 députés : Sur les 3, on a quand même une enseignante du premier degré. Ce n’est pas rien !
- 3 sénateurs… Toujours pas compris à quoi ça sert, moi, un sénateur…
- 2 représentants du Conseil économique social et environnemental (CESE) : L’un est journaliste, l’autre, photographe.
- 8 personnalités « qualifiées » : une inspectrice générale, un docteur en philosophie, un chercheur en physique, deux agrégés de lettres classiques, une chercheuse en spectrologie laser, un doyen de Fac de Mathématiques, et un professeur de lettres modernes.
Allez, à nos neurones, mes amis ! 18 personnes. Combien ont déjà enseigné en CP ? Une… Allez, les inspecteurs l’ont peut-être été à un moment… Disons 3 grand max.
Oui, je juge à la va-vite mais sur le papier, les décideurs (ceux que mon père appelaient « les musclés de la tête ») sont 62,5 % a n’avoir jamais enseigné en primaire. Et j’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé l’once d’un quart de millième de spectrologie laser dans le programme de CP… Et puis bon sang, qu’est-ce que c’est, la spectrologie laser ? Mon âme d’enfant imagine que ça sert à fabriquer les flingues de Bioman. J’ai bon ?
Nous sommes les CSP+ !!! Banzaiiiiii !!!!!
Peut-être ai-je tort… C’est vrai, nous pourrions demander aux carreleurs d’écrire les programmes de formation pour les plombiers : ça touche à la maison, après tout. Laure Manaudou prédirait la météo (bah vi, y’a de l’eau) et Snoop Doggy Dog donnerait des cours de jardinage (bah vi, y’a de l’herbe).
Bon, remettons l’église au milieu du village, les merguez au milieu du couscous et récapitulons…
Si on parle d’autisme…
Maryline est formée à l’autisme ? Non.
Et l’AVS, elle est bien formée, elle ! Non plus.
Bon, Maryline, c’est toi, la chef de l’AVS. T’es formée au management ? Non…
Cool ! Nous avons une armée de professeurs et d’AVS non formés avec des classes surchargées qui doivent déployer un programme inadapté écrit par des non-enseignants à des enfants différents.
Ça, c’est du pitch ! Si on échoue, ça ne sera vraiment pas de notre faute. On a « fait tout ce qu’on a pu » comme on dit.
Bref, elle va passer une chouette année, Maryline !
Tiens, Bébert émerge du coma… « bah s’il ne peut pas suivre un programme, le gosse, il faut le mettre en école spécialisée. Dans une CLIS, un IME ou un hôpital de jour ! Hips ! »
Zé plus ze que zétait les zpagetthis Barilla, hips !
Chouette idée, dis donc. C’est vrai, si un autiste est bon pour l’IME parce qu’il est « différent », halte à la discrimination : mettons tous les différents ailleurs. Allez hop, charter spécial pour l’IME : DYS, précoces, fans de Céline Dion… Boum ! IME !
Je fais juste une exception pour les supporters de l’OL, on les met dans un puits. Mon empathie stéphanoise a aussi ses limites…
Tu vois où je veux en venir ?
Ils sont différents les autistes ? Bah oui ! Comme tout le monde !
Allez zou, pensons un coup !
A une époque pas si lointaine, être différent et donc en « marge » (ou dans la cuisine), c’était être une femme.
A une époque pas si lointaine, être noir, c’était être différent… 30 ans plus tard, le président des Etats-Unis était Barack Obama.
A une époque pas si lointaine, être gay, c’était être différent… 30 ans plus tard, la plupart des gens n’en ont globalement rien à battre de ton partenaire de galipettes.
A l’heure actuelle, être différent c’est être autiste ? Tu verras, tu en rigoleras dans 30 ans. Regarde, les canadiens, ils en rigolent déjà, d’ailleurs.
Alors que faire ? Attendre ?
Bah non, bande de fripons.
Je vais vous parler d’une autre prof : Céline. Vous la rencontrerez tôt ou tard.
4) Pimbêche is the new black
Tiens, je vais mettre candidement une petite image d’illustration de manière arbitraire, juste parce que ça fait joli. N’y voyez aucun message subliminal.
Mais non mais non, je suis juste cinéphile, rien à voir avec le sujet, enfin, voyons !
Céline, c’est la prof de 30 ans (elle fait plus vieille), planquée dans un petit patelin bourgeois… Toute ressemblance avec une personne existante serait totalement volontaire.
Céline, elle veut suivre le Programme et ne pas se faire taper sur les doigts par l’Inspectrice, surtout. Elle s’est fait chier à potasser ses concours alors maintenant qu’elle a son emploi garanti, elle y reste, merde !
D’ailleurs, la femme qui est partie à la retraite et dont elle a pris le poste a eu la gentillesse de lui laisser son grimoire. Elle est contente Céline, ça lui fait une deuxième Bible et elle n’a pas un cours à préparer. Bon, son cours d’initiation à l’informatique date de 1983 mais bon, ça reste un écran, un clavier et une souris après tout. « Comment on ouvre le disque dur ? Taper « C: » dans MS-DOS. C’est où MS-DOS ? »
Cette année, on lui a mis un autiste, un certain Caramel, dans sa classe. Caramel a fait son CP chez Maryline qui l’a évalué et qui a été très claire : « Sa place est en CE1 ».
Céline ne sait pas trop comment faire mais ouf, y’a une AVS, Lilou, elle s’en occupera. C’est son job, non ? Euh… non, en fait.
Chaque jour, Céline remplit consciencieusement le cahier de liaison. Elle fait des jolis bonshommes sur les cahiers de notation, remplis de « très bien, Caramel !! 😀 ».
C’est vrai, il assure grave « Caramel l’autiste » ! Son écriture ressemble à celle de Lilou : c’est fou, cette symbiose ! Parfois, il ne veut pas travailler alors hop ! Un petit cahier de coloriage et le tour est joué. C’est normal un gosse en CE1 qui fait du coloriage pendant que ses potes apprennent…
Duck et Duckette (c’est ma femme) voient des « très bien » partout et un Caramel content d’aller à l’école.
Arrive l’ESS… Un grand moment.
Sont présents Céline, le directeur tout mou qui ne dirige rien et la prof référente, Madame Mascara, qui ne connait pas Caramel. Pas de spécialistes type orthophonistes, psychologues ABA… puisque l’horaire imposé de l’ESS est un mardi à 15h30, l’horaire où les gens travaillent.
Et là, Madame Mascara balance négligemment dans la tronche de Duck et Duckette : « Il n’a rien à faire en CE1, votre fils. Faut le mettre en CLIS ».
BOUM, implacable… et légèrement violent, je crois bien.
T'as pas mal !!!!! Tiens, tu la sens mieux, là, ta boule au ventre ?
Il m’a fallu 12 mois pour ressortir quelque chose de positif de tout ça. En voici les enseignements qui, je l’espère, vous feront gagner du temps.
5) Bien comprendre le rôle de chacun
Alors avant de détailler tout ça, je vous précise un truc : la personne qui fera le plus avancer votre rejeton, qui l’aidera le plus, qui lui apprendras le plus de choses et grâce à qui il aura une jolie vie, c’est VOUS.
N’attendez pas des personnes ci-dessous qu’elle règle vos problèmes. Mais bon, vu qu’il faut se les coltiner, autant être préparé.
a) Le directeur :
Lui, je le kiffe grave donc je commence par lui. En effet, j’ai appris grâce à cet épisode qu’un directeur, dans l’éducation nationale… ne dirige absolument rien !
En effet, les directeurs d’école publique ne sont pas les boss des professeurs. Si vous avez donc un problème avec un enseignant… il ne peut pas y faire grand-chose. Il dépensera beaucoup d’énergie à vous faire croire que si… Mais une cheerleader peut s’énerver autant qu’elle veut, elle n’a que des pompons aux mains et pas une kalachnikov, ça a été prouvé scientifiquement.
Regarde Caramel, elle est par là, la sortie !
Le directeur, il répond au téléphone, gère l’administratif voire sert des hot-dogs dégueulasses à la kermesse. Et c’est à peu près tout. Ah si ! Il se plaint aussi beaucoup… sur à peu près tous les sujets. A côté, Dark Vador est un joyeux lutin.
Si vous êtes en école privée, par contre, c’est lui le boss… Tant qu’à faire, mettez-le dans votre poche. Ne vous attendez pas quand même à ce qu’il aille foutre une branlée à un de ses profs même si il fait de la m***. Ça, ça existe dans l’entreprise mais à l’école, ce logiciel n’est pas installé. Heureusement, il se plaint aussi beaucoup du coup, vous ne serez pas dépaysé.
Allez, je souligne quand même un truc : l’AVS sera forcément absente à un moment (maladie, formation, etc…). C’est donc son job de trouver une solution alternative quand ça se produit. Mais bon, la plupart du temps, sa solution sera de vous dire « Je n’ai pas de solution » voire, et c’est du vécu, « pendant que l’AVS n’est pas là, vous ne pourriez pas le garder à la maison ? »
Je le kiffe, j’vous dis.
b) L’inspecteur d’Académie :
Le voilà, le boss des professeurs en école publique. C’est lui qu’il faut aller voir direct si vous avez un problème. Bon, OK, il gère des centaines de professeurs en même temps mais si vous utilisez 2-3 mots magiques comme « discrimination » et « handicap » dans la même phrase, vous aurez un rendez-vous dans la semaine.
Bon, ne soyez pas bête, c’est bien quand même d’avoir une bonne raison mais j’ai appris qu’un autiste scolarisé en milieu ordinaire… ça lui arrive tôt ou tard et souvent plus tôt qu’on ne le pense.
Ce n’est pas un magicien mais j’ai constaté, avec un certain plaisir je l’avoue, que les enseignants en ont une peur bleue.
Si vous êtes en école privée, l’inspecteur sert à que dalle.
c) L’enseignant référent :
Mmm, j’ai une envie folle de parler de Madame Mascara et ses comparses. Pour information, j’en ai déjà vu passer 3 en 6 ans.
En théorie, l’enseignant référent fait le lien entre les parents, la MDPH et le corps éducatif. Il vous conseille, vous oriente… voilà, c’était la théorie.
Bienvenue à l'ESS ! Nous allons remplir le GevasCO. J'ai amené mon plus beau crayon !
En pratique, vous le verrez une fois par an lors de l’ESS qu’il calera en fonction de ses disponibilités. Du coup, vous pouvez vous retrouver avec une ESS en novembre, au bout de deux mois de classe… C’est super pratique pour être objectif sur l’année scolaire en cours.
Son job, ce sera essentiellement de remplir le GevasCO nécessaire à la constitution de votre dossier MDPH. A part ça, il sera injoignable si vous avez une question (la plupart du temps, il refusera d’ailleurs de vous donner ses coordonnées) et surtout… il n’aura jamais vu votre gosse ! Son avis sera donc aussi éclairé qu’un doigt mouillé face au vent.
Bref, il fait office de secrétaire voire le cas échéant, de bourreau. Je ne crois pas, candidement, que ce soit l’énoncé de départ, pourtant. Ça reste un avis basé sur mon expérience, je le précise quand même.
N’attendez pas de lui un avis super éclairé ou une solution. Lui non plus n’a aucun pouvoir sur le corps enseignant, ni sur la MDPH…
Edit : J’ai découvert qu’ils ne sont pas tous nuls ! Certains sont joignables et de bon conseil. Ca n’empêche cependant pas que leur rayon d’action est très limité.
d) L’AVS/AESH :
Petit rappel : L’AVS n’enseigne pas et n’est pas une prof ni une éducatrice spécialisée.
Petit rappel 2, le retour : L’objectif à terme, c’est que l’AVS ne serve plus à rien.
Oui, c’est curieux comme objectif professionnel, je vous l’accorde. Je me souviens encore de cette AVS polonaise mythique qui parlait à peine français qui nous disait « Moua, meune eubjectif, c’est d’être AVS deu Caramel jusk’à ses 18 ans. Yeu souis un peu sa deuzième mèrrre. Il me fait de beuzou sur la bouche. ».
Pour info, je l’ai viré. (Oui, on a le droit de faire ça. C’est couillu mais possible.)
L’objectif de l’AVS doit être de rendre autonome l’enfant dont elle s’occupe. C’est une béquille qui reformule les consignes et s’assure que le boulot est fait et assimilé. Non, elle n’écrit pas à la place de l’enfant, ne commence pas les phrases, ne dicte pas ce qu’il faut écrire, etc… Non, elle ne s’assied pas à la même table que Carotte à la place d’un camarade mais en retrait.
Elles sont nombreuses à faire cette erreur mais l’erreur est humaine, il faut juste bien la manager et bien la former.
Or, au risque de me répéter, elles sont très peu accompagnées et managées par des enseignants non formés non plus. Du grand art.
e) La prof :
Vous l’aurez compris, il y a à boire et à manger. J’enfoncerai juste une porte ouverte : Le ou la professeur pilote le travail de l’AVS et doit s’assurer que l’élève progresse. C’est son job.
Elle/Il pourra se cacher derrière « Mais j’ai déjà 30 élèves en plus de Carotte ! » mais et pardon pour le terme… vous n’en avez rien à battre. Elle a 31 élèves, point barre. C’est trop ? Oui, mais comme le disait Rambo, « c’est pas ma guerre, Colonel ! ».
Carotte n’arrive ni après les autres ni avant. C’est un élève comme tous les autres… donc différent comme tous les autres.
Un prof doit adapter ses supports. Ce n’est pas négociable.
Un chauffeur de bus est responsable de ses 60 passagers même s’il y a 52 places assises ! Bah là, même chose. Oui, les classes sont trop chargées, nous sommes tous d’accord dessus mais l’inclusion ou pas ne règle/empire pas le problème.
f) Vous, les parents :
J’ai un seul conseil : Soyez vigilant ! Même si tout semble bien se passer, exigez un cahier de liaison rempli ! Vérifiez que les exercices sont faits et faites-les refaire à Carotte histoire d’être sûr que c’est bien assimilé.
Fais très attention au « NE » comme « Non Évalué » dans les fiches d’évaluation… Ça peut cacher de grandes phases de coloriage. Voyez plutôt :
L'évaluation selon Maryline
L'évaluation selon Céline
N’hésitez pas à comparer d’ailleurs les évaluations de Carotte avec celles de Jean-Eudes, le fils neuro-typique de votre copine Babette. Ça vous donnera une bonne vision de son évolution.
Vigilants, fermes mais empathiques.
g) Les spécialistes :
Oui, je parle de l’orthophoniste, du psychologue ABA, de l’ergothérapeute… Et là vous vous dites : Quel rapport avec l’école ?
Et bien tout, en fait. Ils ont le savoir, sont souvent confrontés à ce genre de situation et seront donc de bon conseil. N’hésitez pas à les mettre en relation avec les professeurs ou les AVS si ces derniers ont des questions. L’état ne forme pas ses équipes ? Peut-être devons-nous le faire, alors.
J’ai moi-même payé de ma poche plusieurs journées d’une formatrice ABA pour former les professeurs de l’Education Nationale à interagir avec Caramel. Non, non, je ne déconne pas pour une fois.
J’aurai pu attendre… et j’aurai perdu du temps.
Pour l’anecdote, ma femme enseigne même parfois ce qu’est l’autisme… à de futurs professionnels de santé ! C’est ça la connaissance de l’autisme en France ! Vive la République et vive Kylian Mmmmbapppéééé !!!!!
h) Les autres parents :
J’ai failli les oublier ! Dans la plupart des cas, les parents des autres enfants seront tout à fait « normaux », je vous le précise. Mais vous allez forcément rencontrer à un moment la gentille môman que j’appellerai Renesmée en hommage à cette bouse qu’est Twilight.
Renesmée se pose beaucoup de questions sur sa propre progéniture et a une peur panique de Carotte. Pourquoi ? Parce qu’elle a peur que Carotte « perturbe la classe ». Et si la classe est perturbée, alors forcément, les apprentissages de Jean-Patrick son rejeton pourraient être altérés. Pauvre Jean-Pat’ !
J’irai même plus loin : je crois que Renesmée a inconsciemment peur que l’autisme s’attrape comme un mauvais rhume. C’est le genre de nana qui qualifiera l’autisme de « maladie ».
Mais elle a raison : si l’AVS est absente, que la prof est « Céline » et que Carotte est du style punchy, la journée de classe pourrait être un peu plus rock n’roll que prévu.
Un autiste dans la classe de Jean-Pat' ? Quelle mêêêrveilleuse idée !!
Ou alors, on peut aussi se dire que c’est une chance pour Jean-Patrick d’être « confronté » au respect de la différence dès son plus jeune âge et qu’il est sortira enrichi : c’est ça, la vraie vie.
Mais bon, ne lui en demandons pas trop. Renesmée pense que Jean-Patrick doit être élevé dans une bulle ou tout le monde est silencieux et blanc à poil blonds… C’est son droit.
C’est d’ailleurs aussi son droit de fermer sa g****, n’hésitez pas à lui rappeler si besoin. Elle est un peu étourdi, parfois.
Comment ça, je suis cynique ?
6) L’empathie appelle l’empathie.
Il faut une bonne dose de courage pour accepter de demander de l’aide ou dire qu’on n’y arrive pas. Ce n’est déjà pas facile pour nous mais quand on est professeur, c’est amplifié.
Hé oui, car les professeurs sont formés à être les « sachants » et sont peu considérés ce qui entraîne un gros besoin de reconnaissance que la plupart des parents ne leur donne pas.
Ils auront parfois du mal à dire qu’ils ne savent pas ou qu’ils n’y arrivent pas. Pour eux, c’est un constat d’échec et/ou une remise en question de leur statut social de « sachant ». C’est humain, en fait.
Pour la plupart, car ça m’embêterait que tu n’ais retenu que Céline, ils se mettent beaucoup de pression ce qui prouve aussi leur implication.
Faisons preuve de cette empathie pour leur donner les armes, remercions-les quand ils sont à fond et soyons d’accord sur une chose : ils ne sont pas aidés… Du coup, aidons-les !
Ca paye, en plus…
7) Bon, tu le conclus ton article, oui ou bien ?!
J’allais oublier… Je voulais vous montrer les photos de classe de « Caramel l’autiste » en CE1, avec l’amie Céline (en haut à droite).
Je vous laisse trouver Caramel. Il a des baskets bleues.
A la fin de son CE1, en juin 2018, nous avons décidé de changer Caramel d’école.
Nous l’avons mis dans une école plus petite, privée ce qui n’a pas été une mince affaire : j’ai dû réviser mes connaissances en catholicisme et croyez-moi, je partais de loin.
Il est rentrée en CE2 en septembre 2018… Nous sommes en avril 2019 et « Caramel l’autiste, bon pour la CLIS » prépare tranquillement son entrée en CM1.
Voici sa photo de classe.
Je vous laisse trouver Caramel. Il a une chemise à carreaux.
Vous auriez vu la tronche de Madame Mascara lors de l’ESS, entourée par un corps enseignant et des spécialistes remontés comme des pendules…
Ne lâchez rien. On avance.
Franz Le Duck
PS : J’adore recevoir des commentaires, tous plus riches les uns que les autres. N’hésitez pas à partager votre expérience si vous le souhaitez. Je réponds à tout ! Bisous !
Bonjour. Mère d’un garçon autiste de 5 ans et prof en lycée j’essaie de me former à l’enseignement scolaire pour enfants autistes et c’est chaud patate. J’ai appris par hasard via Facebook qu’il y a des modules de formation continue d’initiative nationale pour enseigner aux enfants en situation de handicap et notamment autistes, auxquels les profs peuvent postuler. J’ai envoyé un mail au service formation du rectorat pour savoir comment m’inscrire car il était indiqué sur le BO du 19 avril que ça devait être fait pour le 20 mai. 10 jours après, toujours pas de réponse du rectorat. J’écris alors à la chef du service formation qui me dit 2 jours après comment postuler. Ma question : l’info concernant l’existence de ces formations a-t-elle été diffusée aux enseignants ? Pas sûr car je n’ai reçu aucun mail à ce sujet.
Auparavant j’ai voulu me faire financer par l’EN via le CPF (compte personnel de formation) une formation pour enseigner aux enfants autistes, reconnue par l’état, sur 15 jours de vacances. Formation de 70h à 1200 euros. Accord de l’EN, mon CPF sera imputé de 70 et l’EN me donne 400 euros, reste à charge 800 euros ce qui fait 5,71 euros par heure de formation, alors que je dans la circulaire il est indiqué un plafond à 25 euros. Trop généreuse l’EN !
Tout ça pour dire que tout est fait pour décourager les enseignants de se former.
Bonjour Karine,
merci de partager l’envers du décor. C’est juste affligeant et oui, la formation des enseignants est un vrai sujet car clairement, la gestion du handicap ne s’improvise pas.
Bravo pour votre démarche !
Ravie de vous relire ! Décapant !
De même, Agathe ! Bisous !
J ajouterais juste que pour avoir fais faire plusieurs écoles à mes pauvres bambins autistes (on s éclate plus quand y en a trois ), je peux vous dire qu école publique ou privée, c’est la même merde !
Comme dirait Forest, les écoles, les instits et les directrices, c’est comme une boîte de chocolat, on sait jamais sur quoi on va tomber!
Vous avez raison, mon article peut faire penser que le privé est mieux que le public, je ferai quelques corrections.
Merci beaucoup !
Votre article est un régal en plus d’être instructif. Je le découvre grâce à une maman panthère/croco que je remercie au passage !
C’est si difficile d’écrire en restant léger et attractif . Bravo ! 20/20 ! lol
Vous décrivez si bien les mammouths à poils long qui se prennent les pattes dans leur toison à la vue de nos petits souriceaux caramélisés.
Merci pour votre éclairage doux et la démonstration rigoureuse, presque anthropologique. Si si. C’est si utile pour appréhender ces vivariums. Les stratégies sociales de survie au service de nos chères marmailles que vous avez repéré seront, j’en suis sûr, utiles à beaucoup de parents, sachants qu’ils ne savent pas au milieu des sachants qui arrivent parfois à oublier qu’ils croient savoir.
Merci !
Quelle éloquence ! Merci pour votre message ! Nous partons de loin mais qui sait, peut-être n’aurons-nous pas besoin de milliers d’années pour passer du mammouth au petit éléphanteau docile et souriant. 😉
Portez-vous bien !
Bonjour, je me joins aux louanges, votre article est terrible ! Terriblement drôle, terriblement grinçant, terriblement affligeant pour ce qu’il renvoie de mes collègues (enfin c’est pas l’article qui est affligeant, ce sont certains de mes collègues!).
J’ai environ 15 ans d’enseignement à mon actif, j’ai accueilli dans mes classes de nombreux enfants « différents » (je ne sais pas quel terme utiliser, je les trouve tous connotés…), trisomique (21 ou 13), déficient sévère, aveugle, sourd, mais aussi 3 enfants autistes dont un qui est actuellement dans ma classe pour la 2eme année (classe à double niveau).
Je n’ai pas toujours eu d’accompagnateur quel qu’il soit pour ces enfants (le dossier pour l’élève que j’ai pour la seconde année est en cours, j’ai bon espoir que ce petit bonhomme puisse avoir l’aide demandée l’an prochain). J’ai pratiquement toujours été en maternelle, et j’ai dû plusieurs fois accompagner les parents sur la prise de conscience et l’acceptation de la différence de leur enfant (j’en ai d’ailleurs souvent voulu, peut être à tort, aux médecins qui à mon sens n’avaient pas joué leur rôle dans cette prise de conscience), ça n’était facile ni pour eux, ni pour moi.
J’ai parfois trouvé des situations compliquées : une année avec une classe à 28 dont 4 enfants avec des « besoins particuliers » (encore une expression qui finalement ne veut pas dire grand chose) (un enfant trisomique, un sourd, un autiste et un déficient intellectuel sévère, Je ne veux pas faire un « catalogue » mais je trouve important de contextualiser) et 2 enfants avec des difficultés d’apprentissage sévères. Petite école à 3 classes et les 4 enfants étaient nés la même année. Heureusement des professionnels de qualité (presque tous) intervenaient auprès de ces enfants (dont 2 directement au sein de la classe) et étaient ouverts, disponibles… pour m’accompagner dans les difficultés que je rencontrais.
Par contre, au sein de l’éducation nationale… l’enseignant référent lorsque j’exprimai ma difficulté de « jongler » pour répondre aux besoins de chacun dans la classe « non mais c’est pas normal cette situation! Pourquoi tes collègues n’ont pas pris un de ces élèves » » Ben parce qu’ils sont tous nés la même année!? » « ah c’est pas de bol » euh ok ça ne m’avance pas…
Et puis rien n’était simple : comment se couper en deux pour être présent auprès de mes élèves le vendredi précédant les vacances de Noël, (après midi avec passage du Père Noël) et à la réunion de synthèse du sessad pour mon élève autiste dans le même temps… Date non négociable même longtemps à l’avance alors qu’au ssefis (accompagnant l’enfant souffrant de déficience auditive) nous avons toujours pu trouver des possibilités de créneau de réunion en dehors du temps scolaire…
Tout (ou presque) est question de bonne volonté
Comment garder son calme face à une maman stupide accusant injustement un enfant « différent » de martyriser son fils ( pas de chance l’après midi où son fils s’était une nouvelle fois soit disant fait frapper par « le sauvage », l’enfant n’était pas là puisqu’en prise en charge extérieure).
…
Bref, ce qui a été douloureux pour moi, ça été de me sentir régulièrement pas assez disponible, pas assez formée, sans ressource accessible simplement, et j’ai souvent eu l’impression que les élèves fragiles (pas les 4 avec suivis divers, ni les 2 suivis par le camps) ne bénéficiaient pas suffisamment de temps individualisé et d’attention de ma part.
Mais vous avez raison, tout cela c’est mon métier, et cette année là, j’avais 28 élèves!
Et jamais je ne pourrais cautionner/admettre/comprendre la violence des propos de cette » Céline ». La photo de classe aux baskets bleues, sincèrement, je l’ai vécue comme une gifle !
Je ne suis pas parfaite, des erreurs j’en ai certainement beaucoup à mon actif, mais je fais mon maximum pour toujours garder en tête le devoir absolu de bienveillance. Et là clairement c’était loin du compte pour votre enfant!
Je revois cette maman les yeux rougis venant chercher les cahiers de son enfant en me disant « je sais que x (l’éducatrice) est absente, le sessad vient de me téléphoner, je ne vais pas vous laisser L (son fils) je voudrais juste ses cahiers pour les vacances » « Ma foi, L s’est levé et préparé, il n’y a pas de raison, je souhaiterais qu’il reste » lui avais-je répondu.
La maman m’a plus tard expliquée que l’année précédente elle avait systématiquement été éconduite vertement devant tout le monde « Ah non hein, sans l’éducateur pour L c’est pas possible ». J’avais honte… Justification de la dite collègue « ah mais c’est ton problème, du coup ils vont chercher à te le coller tout le temps même sans éduc. » (l’enfant en question venait à l’école 5 demi journées par semaine avec accompagnateur systématiquement).
Nous avons le devoir, chaque fois que c’est possible, d’accompagner au mieux chaque enfant dans son parcours scolaire. Notre hiérarchie devrait avoir l’obligation de nous assister dans cette voie.
Actuellement j’exerce au côté de 2 collègues partageant ma vision des choses, ça fait du bien.
J’aime mon métier, je suis heureuse auprès de tous mes élèves, et je souhaite à Caramel un meilleur accueil dans toutes ses futures classes.
Je vous remercie pour votre descriptif non manichéen, j’ai adoré le passage sur le csp et sur l’absence de formation et de compétence en management, cela reflète tout à fait le sentiment de système de bout de ficelle avec lequel il faut composer.
Je suis désolée pour la longueur de mon texte…
N.B. j’ai reconnu Eliza Jane, j’ai 42 ans mais j’en fait 38 😉 Non mais!
Salut Nadège,
je viens de lire votre pamphlet et ne l’ai pas trouvé trop long, non. Par contre, il est bougrement instructif !
Vous m’avez fait pensé que j’ai oublié de parler des parents des autres enfants de la classe. Je vais réparer cet impair 😉
Portez-vous bien et bravo !
Merci pour votre article !
Vive bioman, la vieille maîtresse de La Petite Maison dans la Prairie et Ulys 31 !
Et au milieu de tout ce bordel administratif, nos caramels avec leurs doigts sucrés, tachés et qui rêvent juste d’une tartine au goût de liberté…
Vous m’avez donné faim, Virginie !
Je file de ce pas me faire un petit pot au feu. Tout en mangeant, je pourrai dévorer votre bouquin 😉
Je viens juste de le mettre dans mon panier !
Ah votre article a illuminé ma journée! L’effort paie, c’est très réussi et tellement vrai! (J’ai tellement ri pour les baskets bleues)
Après une année de somatisation, de refus anxieux scolaire et de remises en question, notre courageux petit bonhomme a passé plusieurs bilans et nous sommes fixés….moi-même enseignante, je suis actuellement très circonspecte sur la manière dont l’Education Nationale prend en charge l’élève atypique…..j’ai demandé une formation aux TSA à la rentrée, pour ne pas être une madame Céline et être au plus près des besoins de notre fiston…
Belle route à vous et merci pour vos articles éclairants!
Julie
Merci pour votre message Julie !
Pouvez-vous me dire quelle formation vous allez suivre, exactement ?
Qui sait, ça pourrait être une bonne information à passer à quelques profs que j’ai pu croiser 😉
A très vite !
Duck
Merci!!! Ma fille sort d’une maîtresse « Celine » qui n’a d’ailleurs pas tenu le coup toute l’annee. Entre les enfants officiellement différents et ceux en cours de diagnostique ça faisait trop. Donc la discussion a été houleuse mais grâce à la directrice ( école privée) et la psychomot on s’est organisé. Par contre pour mon fils je valide l’empathie ça paye. Sa maîtresse a été formidable malgré les difficultés. Nous avons formé une chouette équipe. Merci pour cet article
Merci à vous aussi ! Ces gentils commentaires illuminent mes journées !
Bonjour
Je suis un papa de 35 ans qui est train de découvrir que son deuxième enfant de tout juste 2 ans est sûrement atteint d’autisme (pas encore de diagnostic mais il en montre tous les signes). Moi et ma femme sommes bouleversés et cela est très dur. Merci pour vos articles qui donnent pleins d’informations précieuses pour le futur. Votre enfant parlait il a deux ans ? Je serais ravi de pouvoir échanger avec vous si vous en avez le temps.
Cordialement
Joachim
Salut Joachim,
je te fais un petit mail de ce pas.
Pour répondre à ta question, non, je ne peux pas dire que Caramel parlait à 2 ans hormis peut-être « papa » et « maman ».
L’expérience m’a appris de toute façon que le langage n’est clairement pas un bon indicateur. C’est probablement le critère le plus inégal d’un enfant autiste à un autre.
Le regard, les alignements d’objets ou les stéréotypies me semblent plus « fiables » ou disons moins aléatoires.
A tout de suite et merci pour to message. Tiens le coup !
Bonjour Duck, j’ai bien rigolé en lisant cet article!! ^^
Mon fils vient de terminer son année de cp, il n’est pas (encore) diagnostiqué mais il a des troubles que nous avons expliqué au corps enseignant en début d’année de cp, et la psychologue scolaire nous a conseillé de le mettre en CLISS…. nous avons refusé, heureusement. Car en fin de CP, grâce à sa maitresse de type Maryline, il sait lire, est bon en maths, et il a des évaluations positives. En revanche, une belle dysgraphie et des soucis de comportement avec ses pairs!
Nous ramons donc depuis 2 ans à la recherche de tous les spécialistes qui pourraient l’aider, et avons vu 1 pédo psy qui nous a dit : votre enfant est juste mauvais en classe (elle se basait sur un test QI qui a été fait alors que mon fils était pétrifié), si vous voulez, je peux lui prescrire des cachets pour se concentrer et être plus calme (sauf que mon fils sait parfaitement bien se concentrer, et n’a pas de tda)… il y a des claques qui se perdent je trouve…
Je constate que c’est le parcours du combattant d’avoir un enfant différent, que c’est très compliqué d’obtenir d’obtenir des réponses et d’être correctement guidés! alors merci pour votre témoignage et pour votre humour! 🙂
Salut Aline !
Hé oui, c’est toujours stressant de suivre son intuition quand des déclarés « spécialistes » disent le contraire.
Mais je crois que quand on s’écoute, on le regrette rarement.
Portez-vous bien et merci pour votre gentil message !
Le Duck
Pour un enfant non verbal c'est encore plus difficile! Et dire que c'est que la maternelle… Merci pour votre article!
Nous sommes en 2024 et rien n'a réellement changé. Votre Mme Céline, mon fils de 10 ans (CM2)qui a des TSA la vit au quotidien. Et elle et le directeur sont en train de le détruire. Si elle pouvait s'en débarrasser … elle n'attend que ça. Sauf que nous, nous avons fait appel au grand chef (l'inspecteur) et qu'il a dit à notre Mme Céline d'arrêter d'envoyer notre fils dans les classes de maternelle tous les matins après la récréation et tous les après-midi après la récréation (donc la moitié du temps scolaire). Il lui a aussi envoyée une conseillère pédagogique spécialisée dans les troubles autistiques, pour lui donner des conseils.
Résultat : Mme a été contrariée et s'est arrêtée 3 semaines … pour revenir après le passage de la conseillère. Et oui Mme Céline sait tout et qui d'après ses dires est "une excellente maîtresse" …
Je reconnais tous les intervenants dans votre article et ils sont terriblement bien décrits.
Mais que faire contre la bêtise humaine, et les parents qui viennent vous voir pour vous dire "vu que Mme Céline ne veut pas de votre enfant dans sa classe, pourquoi ne pas le changer de classe pour éviter qu'elle se mette en arrêt et que la scolarité de leur enfant soit perturbée"
Que faire quand Mme Céline vous regarde droit dans les yeux et vous dit : TSA ou pas TSA, ce n'est pas mon problème. Il doit être et se comporter comme les autres"
Que faire quand Mme Céline s'adresse à votre enfant TSA agressivement en lui disant "regarde moi dans les yeux quand je te parle" …
Que faire quand le directeur veut vous faire payer le fait d'avoir osé faire appel à l'inspecteur …
Nous sommes bien loin de certains pays francophones comme la Belgique et le Canada et rien ne changera tant que les enseignants n'auront pas l'obligation de se former car même s'il y a des enseignants passionnés et investis, il y a encore bien trop de Mme Céline …
Vous avez tout dit Stéphanie.
Une chance que la loi soit de notre côté… Malheureusement, il n’y a pas de loi contre la bêtise.
Je vous envoie le maximum de bonnes ondes.