PAR Le Duck

avril 4, 2017

Petit mode d’emploi pour vous qui avez accepté de garder Carotte, l’enfant porteur d’autisme de votre pote Gégé.
Vous flippez grave ? Vous ne pensez pas à être à la hauteur ? Dans un coin de votre tête, peut-être même que vous vous dites que vous avez fait une connerie en disant oui ?
Bienvenue ! Toi, la tante Zaza, le tonton Jean-Luc, le parrain Patou ou encore le copain Lambda (tiens, t’as un prénom marrant dis donc !) ? Tu es au bon endroit et d’abord Bravo !

gremlin-autiste
Coucou ! C'est Carotte et Caramel ! On arrive chez toi !

J’ai été un peu soufflé de l’impact de mon dernier article « Il est autiste, et maintenant, on fait quoi ? ». Vous n’avez pas idée d’à quel point ça m’a fait plaisir.
Anne m’a soufflé une chouette idée d’article, le voici !

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Quoi ? C’est vous qui avez proposé de garder le Gremlin ? Alors là, c’est la fête !
Ah ? Vous ne lui avez pas proposé ? On s’en fout, vous avez dit oui alors c’est la fête aussi.

Bref, vous êtes un(e) nana/mec au top ! Rien que pour ça, je vous ferai bien un bon gros câlinou !

Hystérique je suis ?
Certes, mais comprenez-nous ! Nous autres les parents d’enfants autistes, nous avons parfois besoin d’ouvrir nos chakras, comme tout le monde.
Un resto, une toile voire même un week-end romantique à Saint-Hilaire Cusson la Valmitte (si si, ça existe comme bled)… Aaaah, Saint Hilaire Cusson la Valmitte…

Les 2be17
Saint Hilaire Cusson la Valmitte, Bonhommie, vahinés et volupté. Tout pour un week-end enjoué !

Bref, pour voir du pays, encore faut-il pouvoir s’appuyer sur des tiers qui ne flippent pas trop à l’idée de garder notre progéniture.
Le truc, c’est que quand on est novice en matière d’autisme, garder un enfant « extraordinaire », ça peut grave faire flipper, soyons honnêtes.
L’inconnu fait peur, c’est un peu bêta mais humain, nul besoin de culpabiliser.
Vous venez de prouver que vous n’êtes pas dans le jugement mais plutôt dans l’ouverture d’esprit et que vous n’avez pas peur de l’inconnu. Chapeau ! On va être très copains !

Allez, c’est parti !

1) 7 règles simples pour garder un enfant autiste :

  • Règle 1 : Les autistes ne vont pas vous manger
    Les cas de cannibalisme chez les autistes sont aussi fréquents que Matt Pokora chantant juste. Bref, ça n’arrive pas tous les jours… voire jamais (Big up à toi, Matt ! On ne t’a jamais dit de mettre des chaussettes dans des mocassins en cuir ? ).
  • Règle 2 : On vous demande de le/la garder (si possible en vie), pas de l’éduquer.
    L’objectif, c’est survivre ! Allez n’allez pas l’emmerder avec vos « chez moi, ça se passe comme ça », des « je vais reprendre les choses en main » ou des « Tu vas faire comme ça et pas autrement ».
    Soyez souples et flexibles comme le roseau, petits scarabées.
  • Règle 3 : Les enfants autistes sont surtout des enfants
    Ne bloquez pas sur le fait qu’il soit autiste. N’oubliez pas, par contre, que c’est un enfant. Alors oui, il fait parfois des conneries. Ce ne sera pas une défaite pour vous, vos potes ne vous en voudront pas et le bon Dieu ne vous enverra pas en enfer parce qu’il a renversé son verre de jus de pomme (Bio, le jus de pomme !).
  • Règle 4 : Les autistes sont hyper sensibles
    Je vais traiter ce point là plus en détail ci-dessous. Gardez à l’esprit que les enfants autistes sont des éponges ultra absorbantes. Ne pensez pas leur cacher votre stress : ils ressentent tout. Il faut donc ne pas se mettre trop de pression voire même prendre ça à la déconnade.
    C’est un moment rock n’roll et passionnant qui s’annonce et vous allez apprendre plein de choses, croyez moi !
  • Règle 5 : Les autistes n’aiment pas le changement ni les surprises
    Il vient chez vous, c’est un changement. Donc, il ne veut pas venir chez vous. D’ailleurs, si vous n’êtes pas de la famille proche, il ne vous connait pas des masses donc… il n’aime pas votre gueule, à première vue.
    Il va falloir l’apprivoiser et éviter de trop le brusquer. Évitez donc les 5 gamins hurlants qui l’accueillent à la porte, Marylin Manson en fond sonore et surtout SURTOUT SURTOUT, assurez vous qu’il soit préparé ! J’y reviendrai.
    Petit conseil : quand il arrive chez vous, foutez-lui la paix ! Il va probablement faire son petit tour du propriétaire, ouvrir quelques placards, etc. C’est normal, il est en repérage. Gare à toi Jason Bourne !
    Personnellement, je n’en ai rien à f*** de visiter le placard à balais de mes potes quand ils m’invitent pour la première fois. Un autiste pourrait, lui, le trouver passionnant.
  • Règle 6 : Les autistes ont du mal à trier l’information
    Pour un autiste, vous pouvez être aussi intéressant qu’une plante verte. Ça ne veut pas dire que vous n’existez pas, rassurez vous.
    Son centre d’attention pourra être l’eucalyptus à côté de la fenêtre plutôt que vous, planté à 20 centimètres de sa figure. Il va vous mettre des gros vents, c’est normal, ne vous inquiétez pas.
  • Règle 7 : Les autistes ont une vision très personnelle de la sécurité.
    Voilà la seule chose où vous allez devoir être vigilant : la sécurité. Pensez bien qu’un autiste ne réfléchit pas comme vous. Fermez la porte à clé, fermez les fenêtres et ne le laissez pas seul dans la cuisine si le pot au feu mijote. Ça peut paraître bête à dire mais c’est toujours bon à rappeler. Tiens, ça m’a donné faim, cette histoire de pot au feu.

Bon OK, vous avez les grandes lignes. Mais concrètement, on fait quoi ?

2) Les sens chez un enfant autiste :

Voilà un des points fondamentaux concernant les enfants autistes, ils ont des sensibilités qui peuvent être exacerbés. Décortiquons les.

a) La vue :

Je vous ai déjà parlé de la plante verte mais allons un peu plus loin. L’autiste voit des choses que vous ne voyez pas. Il peut se concentrer sur un détail et ne pas voir du tout le sujet qui va vous sembler principal.
Exemple « théorique » avec cette photo. Regardez là 5 secondes puis poursuivez.

Dans les 5 premières secondes, vous avez sans doute pensé que Barack est très sympa avec cette fillette qui ressemble à un cochon en jupette et que son costard est super classe. Allez, vous vous êtes peut-être aussi dit que la gamine derrière le bureau est peut-être en train de vomir ou que si ça continue, Barack va tomber de sa chaise à roulettes.
J’ai bon ?

Bah l’autiste lui, pourrait penser, toujours dans les 5 premières secondes, qu’il y a 11 livres rouges sur l’étagère. Et si vous l’interrompez alors qu’il est en train de compter les autres, vous pourriez avoir des problèmes sans comprendre pourquoi. Il n’aurait peut-être même pas vu Barackounet.
Alors on fait quoi ? Bah on attend qu’il ait fini de compter voire même on se met à côté de lui et on essaie de deviner ce qu’il est en train de faire. Si vous vous mettez dans les yeux d’un autiste, vous allez découvrir un monde hallucinant !
Finalement, vous allez même peut-être enfin savoir combien de bouquins contient votre bibliothèque. Vous voyez qu’on en apprend des choses ! 😉
C’est pour ça que le meilleur espace de travail pour un autiste, c’est souvent un simple bureau devant un mur blanc : Si on diminue les centres d’intérêts potentiels, il est plus facile d’attirer son attention.

Tout ça me permet d’approfondir d’ailleurs un autre sujet pendant que j’y pense. Quand vous regardez Barack, vous percevez la bienveillance de son regard vis à vis de la pitchoune sauf que ça… Un autiste aura beaucoup de mal à le décoder.

Pensez y dans votre rapport à Carotte : Vous pouvez froncer les sourcils, elle ne percutera probablement pas que vous êtes contrarié.
Quand Caramel (c’est mon fils de 7 ans) était plus petit, il trouvait très marrant que les gens pleurent, ça leur faisait une drôle de tête.
Il n’a d’ailleurs pas tort, Caramel, on fait de ces tronches quand on chouine !

charvetjoyeuses
Wouuuuuuuh, je viens de me prendre un coup de pied dans les joyeuses ! Ça pique !

b) L’odorat :

Les autistes peuvent avoir un odorat très développé ce qui peut parfois les incommoder. Allez-y mollo sur le Cacarel Numéro 5.
Parfois, il peut se braquer brutalement. Pensez toujours à analyser ce refus sous le prisme des sens.
Là, vous vous rendrez compte que, par exemple, vous venez de passer votre salle de bains à l’ammoniaque : c’est pour ça qu’il ne veut pas entendre parler d’une douche !

c) L’ouïe :

Vous allez souvent avoir l’impression que l’enfant autiste est sourd ou qu’il ne vous a pas entendu. C’est l’origine la plus fréquente des gros vents qu’il va vous mettre dans la tronche quand vous allez lui parler.
Et bah non, il n’est pas sourd, c’est même souvent le contraire. Le problème des autistes, c’est justement qu’ils entendent tout mais qu’ils ne savent pas trier l’information, comme pour la vue.
Vous allez donc lui parler mais il entendra également le camion qui passe dans la rue, le chien qui se lèche les coucougnettes, Tante Zaza qui respire fort et Delahousse qui réajuste sa mèche pendant le JT de 13h que vous avez laissé en fond sonore : bref, c’est un beau bordel dans sa tête.

Pensez donc à lui proposer un habitat le plus calme et compact possible.
Quand vous lui parlez, évitez si possible les pièces avec du carrelage (le son rebondit et ça résonne), les longs couloirs ou tous les stimuli non fondamentaux (la radio, la télé, etc…). Ça vous aidera.
Autre chose que j’ai déjà dit dans un précédent article, pensez à commencer vos phrases par son prénom, cela l’aidera à savoir que c’est à lui que vous parlez et le connectera à écouter la suite de votre phrase.

d) Le goût :

Aaaah, Legal, le Goût. Je vais faire quelques généralités donc toutes mes excuses par avance. Les autistes ont parfois une notion du goût particulière, notamment sur tout ce qui est texture.
Pour ma part, vous ne ferez jamais manger à Caramel un œuf ou un champignon de Paris (il a en plus raison, c’est vraiment dégueulasse). Les autistes ne sont souvent pas très fans des aliments mous et visqueux. Renseignez vous auprès des parents, ils savent ce qu’il n’aime pas.
Mais je reparlerai des repas plus tard.

champignons-vomi
Pour retrouver le vrai goût du vomi... Pensez aux champignons de Paris !

e) Le toucher :

Attention aux pulls qui grattent, aux coutures et aux bonnets.
Ne le prenez pas mal s’il vous repousse quand vous lui faites un câlin, s’il s’essuie la joue quand vous lui faites un poutou ou s’il crie quand tonton hipster approche : il pique sa race avec sa barbe, tonton !
Globalement, les autistes n’aiment pas trop quand on les touche et deviennent vite fuyants. C’est une question de toucher certes mais aussi de « violation de leur espace intime ».
Trop de proximité sociale, c’est difficile pour ces petits bonhommes et bonhommesses.

3) Comment préparer un autiste au changement :

La première fois que mon ostéopathe a rencontré Caramel, il a eu ces mots « C’est fou, il est totalement transversal ! ».
Je vous avoue que je suis un peu resté coi et me suis demandé s’il n’avait pas fumé la moquette. Et puis après une mûre réflexion (ça m’arrive), j’ai compris ce qu’il voulait dire et en ait trouvé une métaphore débile que je vous propose donc, avec mes mots.

Imaginez que vous êtes chez vous un dimanche matin, à poil, en train de chanter sur le dernier « teub » de Matt Pokora avec votre brosse à cheveux en guise de micro. Là, votre belle-mère entre chez vous, un clafoutis dans les mains et vous dit « Allez, c’est l’heure du goûter ». Quelle serait votre réaction première ?

Dans 99% des cas, vous vous mettriez à hurler et cacheriez vos parties intimes avec votre brosse (ce qui représente une certaine part de risque pendant que j’y pense, surtout si vous avez remplacé la brosse par un fer à friser) ou sauteriez derrière le canapé en criant « Barre toi, vieille morue ! On ne t’a jamais appris à sonner avant de t’inviter chez les gens ? « .

Pour le 1% restant… Vous avez une drôle de relation avec votre belle-mère, hippies ! Ou alors, vous êtes vraiment des fous furieux du clafoutis.

Un autiste, c’est un peu ça. Si vous le surprenez et ne le prévenez pas, il va avoir tendance à sur-réagir et faire des choses un peu surprenantes. La clé, c’est donc l’anticipation. Un autiste aime savoir où il va, savoir ce qu’il va faire et comment va se dérouler sa journée.

D’un point de vue plus pratique, cela veut donc dire qu’il doit être prévenu avant de venir chez vous. Idéalement, on lui a montré votre tronche sur une photo avant de venir et il connait les attraits de votre maison (La maison de tante Zaza est devenue la maison où on mange des clafoutis trop bons ou la maison où il y a des Power Rangers trop cools).

Dans votre relation avec lui, vous allez donc remplacer le « Arrête ton dessin animé, viens goûter tout de suite » par « Tu regardes encore 5 minutes et quand je reviens, on éteint la télé et on fait le goûter ». En fait, il faut laisser le temps à l’information de monter, un peu comme s’il était à contretemps. Idem pour le coucher, le brossage de dents, etc…
Ça peut paraître tout con mais c’est la clé qui vous ouvre les portes de son royaume, croyez moi !

Et là, vous allez me dire : « OK mais c’est quoi le rapport avec la transversalité de ton ostéopathe hippie ? » : Seulement le fait qu’un autiste, ça « s’attaque » de biais, en finesse. C’est facile à dire mais l’appliquer nécessite par contre un peu d’entrainement.

4) Le sommeil chez les autistes :

Aaaah, le sommeil chez les autistes… Un grand moment.
Beaucoup de cas diffèrent. Certains dorment bien, d’autres dorment deux heures par nuit et ont ensuite une patate d’enfer, d’autres sont sous mélatonine…
Bon, dans les grandes lignes, retenez déjà une chose : les autistes dorment souvent assez peu. Ils se régénèrent vite et font passer la lapin Duracell pour un vieil asthmatique.
D’ailleurs, si vous croyez que ses parents sont partis faire des galipettes pendant que vous le gardez, détrompez vous ! Ils sont en train de pioncer à Saint Hilaire Cusson la Valmitte comme de grosses bouses pour récupérer leurs 253 heures de sommeil en retard.


Tous à Saint-Hilaire Cusson la Valmitte !

Pensez donc à vous faire une bonne nuit avant et ne comptez pas trop sur votre grasse mat’.

Pour les endormir, comme pour tout enfant, informez vous de leur rituel du coucher auprès des parents. La plupart des enfants ont des routines pour s’endormir. Vu que les autistes aiment mettre de la routine partout, je vous laisse imaginer. Se renseigner, c’est s’éviter des ennuis surtout s’il pète un câble juste parce que vous lui avez donné de l’eau dans un verre de la mauvaise couleur.

Préparez aussi un peu la chambre en évitant les tonnes de peluches sur le lit, les jouets en vrac, etc… Cela crée du désordre et est donc peu rassurant.

Enfin, évitez la parure de lit que vous avez depuis 15 ans et qui gratte et privilégiez du linge de lit doux (idem pour la serviette de toilette qui gratte). Ils sont sensibles au toucher, je vous ai dit !
Pour tout vous dire, Caramel dort dans du satin à 7 ans… Encore un gosse de riche éduqué avec une cuillère d’argent dans la bouche ! J’te foutrais tout ça en pension moi, oui !

Comment ça, je craque ? 😀

5) Comment jouer avec un enfant autiste :

Là, je n’ai pas de recette miracle. Je balancerai juste 2 ou 3 poncifs. Un enfant autiste est surtout un enfant alors tant qu’à faire, si vous avez quelques jouets, ça pourrait être une bonne idée, non ?
Ces petits gars aiment bien les choses qui tournent comme les roues de trains ou les voitures. Idem pour les jeux de construction comme les Kaplas ou les Legos… Bref, ce sont des enfants.
En bons pragmatiques, ils sont bien sûr moins ouverts aux jeux d’imagination. Mais bon, aligner les Playmobils selon un ordre précis plutôt que s’inventer des histoires, c’est quand même jouer aux Playmobils ! J’ai moins de recul sur les petites filles, j’avoue.

Pensez à essayer de vous inclure dans le jeu si possible mais sans vous y inviter. C’est votre exercice du jour !
Par exemple, si vous vous mettez à jouer aux Playmobils à côté de lui pendant qu’il joue aux voitures, il va probablement vous rejoindre.
Les enfants autistes aiment être avec les autres, ils ne savent juste pas comment créer le lien car ils vous trouvent imprévisibles et cela leur fait peur.
Alors plutôt que de lui enlever son libre arbitre en lui imposant un jeu, laissez-le venir.

playmobil-alignement
Tout l'monde s'éclate !!! A la queueleuleu !!!!

Pendant que j’y suis et avant que j’oublie ! Si vous avez un trampoline, balancez-le dedans ! Les trampolines ont un effet quasiment mystique sur les autistes.
Je l’ai testé avec quatre enfants différents qui avaient des troubles plus ou moins importants et c’est magique.
Un autiste dans un trampoline rentre soudainement en interaction pure. Bon, quand on est sur le retour et aussi souple qu’un spaghetti pas cuit comme moi, vos vertèbres vont se transformer en maracas et ça donne vite la gerbe et mais ça vaut le coup, quitte à en dégueuler.

6) Le repas chez un enfant autiste :

Le déjeuner / dîner est un excellent exercice mais quelque chose de stressant pour un enfant autiste.
Imaginez ! Il faut se concentrer sur son assiette alors que tout le monde parle en même temps, fait du bruit en mangeant, qu’il faut utiliser sa fourchette, son couteau et… Tiens, elle a un drôle de goût cette viande… Tiens l’horloge affiche 11 heures 11… Le Playmobil par terre n’a pas le bon chapeau et… « Caramel, tu veux de l’eau ? » (vent)… tonton hipster qui mange de la salade iceberg qui croustille… Bref, c’est le boxon dans sa tête !

Là aussi, beaucoup de choses divergent selon les enfants. Je connais par exemple un enfant qui ne veut manger que des Coquelines. Va faire un menu équilibré avec ça !

Globalement, assurez-vous qu’il aime ce que vous avez préparé au préalable avec ses parents et concentrez-vous sur l’essentiel. Il aime les pâtes et les cordons bleus ? Cool ! Pâtes et cordons bleus ! Vous êtes là pour survivre, pas pour l’initier aux saveurs du chou romanesco sauce gribiche. Les fondamentaux !

Allez zou, je vous donne un truc : ne mélangez pas les aliments ! Ils détestent ça ! Alors ne commencez pas à verser la purée par-dessus le steak, balancer des petits pois dans les pâtes ou cuisiner votre version revisitée de la macédoine de légumes. On n’est pas chez Cyril Lignac et vous étrennerez votre petit côté croquant une autre fois !

lignac-croquant
Puté, Carotte ! Regarde, j'ai trouvé ton petit côté croquant ! Ah merde, non, c'est mon doigt.

7) Vos nouveaux meilleurs amis :

Un grand nombre d’autistes ont une tablette. Pour tout vous dire, je déteste ça. Mais il faut avouer que c’est un renforçateur de première. Le « Caramel, viens manger, tu joueras à la tablette après » peut être d’une grande aide. Par contre, la tablette, c’est 10 minutes et pas avant de s’endormir ! Idem concernant tous les écrans.
Pensez à demander à ses parents son DVD préféré ainsi qu’un sac contenant quelques jouets qui lui appartiennent (mais pas toute la baraque, il doit aussi s’adapter à votre environnement).
Pensez au doudou, à la brosse à dents, au dentifrice (on l’oublie souvent mais il est très important), le pyjama, les plats préférés, le rituel du coucher…

8) Comment dialoguer avec un enfant autiste :

Je termine par une des choses les plus importantes : Comment dialoguer avec lui ?

La première chose, mais je rabâche, c’est le prénom en début de phrase. OK mais sinon ?
Difficile d’avoir un avis clair puisque certains autistes sont verbaux, d’autres non.

Je vous donnerai juste une petite technique si d’aventure vous lui posez une question et qu’il ne vous répond pas. Il n’a peut-être pas entendu mais il y a plus de chances… qu’il ne sache pas quoi répondre d’autant qu’il ne vous connait pas des masses. Vous allez donc pouvoir orienter la discussion en adaptant les questions.

La première, ce sont ce qu’on appelle des questions fermées à savoir les questions auxquelles on répond par oui ou par non.
Tu veux faire pipi ? Oui/Non… Pas besoin de toutes les lister, vous avez compris le concept.

Maintenant passons aux questions du style « Tu veux jouer à quoi, Caramel ? » (vent). Là, ça peut sembler plus compliqué car il ne sait pas forcément quoi répondre et ce, pour deux raisons.

  • Raison 1 : Y’a tellement de choix qu’il ne sait pas quoi choisir
  • Raison 2 : Il veut jouer à l’espèce de robot transformable rouge qui a une tête d’abruti en haut de l’étagère mais il ne sait pas comment ça s’appelle. (Pour info, c’est un SuperWings).

La solution ? La double proposition !

Vous allez donc transformer le « A quoi veux-tu jouer, Caramel » par « Tu veux jouer au train ou aux SuperWings, Caramel ?« . « Subervigzs ! » répond-t’il !
S’il ne répond toujours pas, reformulez en montrant les jouets du doigt. Bah oui, il ne sait pas ce qu’est un SuperWings, vous suivez, oui ou merde ?

superwings
Quand tu es constipé, fais appel à tes supers copains, les SuperWings !!!

Ça marche aussi pour choisir un dessert entre la compote et le yaourt plutôt que de le planter devant le frigo en lui disant de prendre ce qu’il veut, pour choisir un dessin animé, etc…

Pensez-y ! La double proposition m’a personnellement sauvé la vie plusieurs fois et surtout… ça m’a permis de dialoguer avec Caramel.
C’est une technique simple que de nombreux orthophonistes utilisent.

9) Loupé, il pète une crise, que fais-je ?

Pas de panique ! Laissez-le péter sa durite ! Il est en surcharge et doit évacuer le trop plein.
Là, la solution, c’est simplement de l’emmener dans un endroit calme et de lui foutre la paix. Restez quand même dans le coin histoire de vous assurer qu’il n’ouvre pas la fenêtre pour se barrer ou commence à tout balancer. Pensez juste au fait que la crise, c’est un trop plein d’émotions qu’il n’arrive pas à gérer. Ce n’est en AUCUN CAS une volonté de nuire. Ils ne mentent pas et sont purs. Ça ne les empêche d’avoir un caractère de merde, parfois.

Il ne faut donc pas lui en vouloir ou répondre aux cris par d’autres cris (vous éviterez aussi de lui relancer à la tronche un jouet qu’il aurait jeté, tant qu’à faire).
Votre job, c’est justement de l’accompagner tranquillement vers l’apaisement.
Prenez ça à la déconnade, il va se calmer très vite, vous verrez.

Voilà, j’espère vous avoir un peu aidé. N’oubliez pas, si vous avez accepté, c’est que…

sixt
Toi, t'es une NANA QUI DECHIIIIRE !!!!!

Bravo et merci ! On recommence quand ? 😉
Gros poutous

Le Duck

novembre 8, 2024

février 8, 2024

juillet 7, 2020

Qui c'est, ce mec là ? 

Franz Le Duck

Fondateur de Ozuste.com. Juste un gars normal qui invente des mots et jurons comme "Bigreburnes" et a la chance de partager sa vie avec son fils Caramel né en 2010.
J'écris quand j'ai un truc à partager et suis comblé si ça vous fait du bien.

Allez, sois pas timide ! Laisse-donc un petit commentaire ou un coucou !

Ton adresse e-mail ne sera pas dévoilée, les champs avec un astérisque sont obligatoires. 

  1. Je suis grand-mère d’un Lucas (TSA) et j’ai beaucoup aimé votre article ! Je garde régulièrement mon petit-fils ! Mais je le fais chez les parents comme cela il est moins perturbé dans ses habitudes ! Et c’est aussi que j’ai un tout petit appart ! Je vous souhaite une bonne soirée ! J’ai mis l’article sur ma page Facebook !

  2. Mais c’est exactement ça !!!! Avec le côté total barré, j’adore !
    Sinon juste concernant le dialogue, si la double proposition ne marche pas (ici ça arrive souvent) amorcez la réponse.
    Ex : Thomas tu veux de l’eau ou du jus de fruit ?
    Thomas tu veux ……. ?

  3. J’adooooooore votre article , je suis mère de trois MAGNIFIQUES GARÇONS , l’aîné de 15 ans …. est  » précoce  » et les jumeaux de 12 … AUTISTES ! Vous imaginez ma joie de vous découvrir parmi les mortels ? ❤️

    1. Ah effectivement, ça doit être sportif !
      La précocité… voilà une autre gros sujet pas simple non plus.
      Je vous souhaite beaucoup de courage ! Bisous !

        1. De rien, Typhanie !
          Dans votre malheur, il existe un éclaircie : son âge. Un diagnostic précoce, c’est déjà un point de départ très positif. Embrassez bien fort votre schtroumpf pour moi.

  4. Bravo pour cet article !!! Le fond est clair et précis et la forme, j’adore ! Vous dédramatisez énormément et ça, c’est top ! Valérie, maman de 2 aspis qui adore (presque toutes) les particularités et bizarreries de ses loulous

    1. Bisous Valérie et merci beaucoup ! Ca fait du bien de commencer la journée avec ce genre de message !
      Une chance d’ailleurs, je n’ai pas encore eu de mails d’insultes 😉

  5. merci pour les conseils pratiques !! ma fille n’est pas diagnostiquée autiste mais a des points communs dans le comportement : vous avez raison, il faut toujours dédramatiser la réaction de l’enfant et la situation et puis prévenir l’enfant dès qu’on sait qu’il va rentrer en zone de stress…

  6. Vos articles sur l’autisme sont très justes, très utiles, très drôles, très touchants.

    Le fils d’amis proches est concerné et je le gardai (trop rarement j’avoue – travail oblige…) avec grand plaisir quand nous habitions à proximité.

    Il est vrai que c’est un peu stressant les premières fois, car on a toujours la crainte de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir à l’occuper ou à l’amuser. Mais on prend ses marques petit à petit, les routines s’installent et comme vous le dites très bien, on en ressort plus riche.

    Tant reste à faire sur ce sujet, à commencer par un gigantesque effort de sensibilisation et de pédagogie auquel vous contribuez avec brio. Un grand bravo, un grand merci.

    1. Merci beaucoup Vincent !
      C’est très encourageant de savoir que l’on peut aider même un tout petit peu.
      La sensibilisation, c’est l’affaire de tous !

  7. Merci pour cet article super bien écrit, avec bon sens, humour et empathie ! Il déculpabilise et aide vraiment à voir les enfants autistes simplement comme des enfants à besoins particuliers, qu’il faut décoder, et non comme des monstres ou des fous.
    Il donne même envie d’en garder !
    Encore merci et bravo.

    1. Alors ça tombe très bien, j’ai une beuverie avec mes potes saoûlographes ce soir. Vous êtes dispo pour garder Caramel ? 😀
      Bisous Aurore ! Quel beau prénom !

  8. Ma fille et moi on adore les champignons! surtout ceux de Paris ! lol

    J’adore votre style, votre générosité et votre fraîcheur. j’ajouterai votre sens pratique et décryptage du fonctionnement de nos enfants autistes, je vais partager !

    Merci

    1. Comme quoi il a des goûts et des couleurs partout.
      Vous êtes mes nouveaus héros ! Comment peut-on aimer un truc pareil, c’est une question existentielle qu’il me va falloir creuser. Gare à toi Gandhi !

  9. Bonjour!
    Je suis tombé sur vous (ça va, j’ai pas eu mal!), grâce à un partage sur fb… quel bonheur!!! Le ton, l’analyse, l’émotion (si, j’ai eu les boules pour les pieds de Matt), le recul sur soi… tout y est!!! je me suis régalée. J’ai même partagé sur mon mur (oui, en tant que maman d’une jeune fille aspie de 21 ans, j’aime informer mes proches et mes amis sur ce qu’on vit… je suis comme ça, attentionnée… ou pénible, je sais pas…)…
    Merci en tout cas, ça m’a fait du bien de vous lire…
    Bonne journée!

  10. Génial ! je retrouve ma p’tite cascadeuse ! Toujours beaucoup d’humour dans vos articles ! Mais pour prendre un max à la déconnade… c’est pas facile tous les jours ! Toutefois, c’est vrai, ils sont cashs. La puce, elle, est très intéressée par l’horloge de la cuisine pendant les repas…. Elle ne parle pas mais je lui raconte pleins de trucs, parfois elle écoute (du moins elle en a l’air) parfois je parle dans le vide mais je m’en fiche… En tout cas, merci pour votre humour et les pistes et infos que vous donnez et dont le corps médical est si avare !

  11. bonjour,
    mais quel bel article!!! j’ai beaucoup ri a sa lecture!
    je n’ai pas d’enfant mais je suis assitante maternelle et un des enfants que j’ai accueilli s ‘est avéré etre un petit être extraordinaire.
    ce fut un accueil difficile car ses gentils parents ne voulait pas voir les grands pouvoirs de leur enfant..( normal)..mais ayant vite compris son pouvoir de me mettre des vents a longueur de journée j’ai appris à l’accompagner au mieux jusqu’a la maternelle.
    je suis toujours en contact avec ce petit et ses parents.
    vous dédramatisez beaucoup et l’humour, la dérision sont toujours d ‘excellent remèdes!
    belle journée a vous!

  12. Heureuse Maman de Luther, 6 ans et demi porteur d’une Trisomie 21 ET d’autisme (yeah double peine) j’ai ris plein mes dents à la lecture de cet article ! M’en vais le copier coller partout !!!!

    MERCI

  13. pourquoi 11h11 ??? je suis poursuivie par 11h11 lol
    sinon c’est exactement ça et mon ifls ne comprend pas pourquoi on ne peut pas avoir de trampoline sur le balcon hahaha

  14. bonjour,

    Tout ces conseils sont bien. Mais en définitif ils est conseillé de les appliquer aussi auprès de jeunes enfants neurotypiques surtout de 12 mois à 3 ou 4 ans. A la période du terrible tow ! Ou quand l’enfant ne s’exprime pas encore verbalement et connaît des tempêtes émotionnelles.
    Ils ont pratiquement toutes les caractéristiques et réactions décrites ci dessus, or ils ne sont pas autiste.
    Dans les livres spécialisés sur la petite enfance, toutes ces propositions sont données.

  15. Slt,
    J’ai lue « il est autiste maintenant on fait quoi » la veille du diagnostic de mon fils de 3 ans :TSA modéré. J’espérais, dans le fond, qu’on me dise « non c’est pas de l’autisme » mais mon intuition était la bonne.
    Quant j’ai eu droit a une crise de nerf de son père; a un  » il faut un autre avis tu les laisse dire que ton fils est handicapé alors qu’il l’ont vu 2h!? » de sa soeur; « cool » de ma mère qui me répéter que c’est moi qui stresser mon fils.
    J’ai penser à votre article et je me suis sentie moins seule.
    Des gens dans les quels je me suis reconnue, dans l’humour et le côté rottweiler de votre chérie aussi, ont traversée cette « épreuve », je vais y arriver moi aussi. Il va devoir faire sa 1ere rentrée scolaire en école ordinaire ( fin des inscription le mois derniers ) et surment sans Avs (fin des pose de demande dans moin d’un mois et je n’ai aucun document pour le moment).
    Aujourd’hui, deux jours après le « verdict », j’ai lue « garder un autiste mode d’emploi » sa m’a fait du bien, j’ai pue visualiser mon fils Sawyer ( comme Tom Sawyer il va ce faire chambrer ,de la famille Vaner, Moquer quoi… et dire que je réponder « si c’est son seul problème dans la vie be je lui en ai évité plein d’autre »).
    Bref un grand merci pour ce partage, sa fait du bien de la légèreté.

  16. Super votre article m’a bien plu et surtout me donne quelques bases pour mon premier petit loulou autiste que je vais avoir en septembre , il a 2 ans et demi mais ne parle pas du tout et je ne savais pas trop comment m’y prendre, les parents en savent peu aussi ils travaillent beaucoup et le petit était déja en nourrice depuis ses 4 mois mais ça ne se passe plus très bien à priori.
    J’espère qu’ a la maison ça sera mieux pour lui, j’essayerais vos astuces pour lui rendre la vie meilleure, encore merci de votre humour déstressant et votre bienveillance sur ces petits bouts de choux !!!!

  17. J’ai adoré…
    Maman de lisa, 17 ans, autiste.
    L’humour est la meilleure des façons de dédramatiser…
    merci pour ce moment de lecture générateur de sourires… et tellement vrai.
    Un grand salut à tous.
    Sophie

  18. Bonjour. Je viens de lire votre article qui est complet. Je viens de commencer la garde d un enfant autiste asperger. Suis arrivée la tête vide sans appréhension, curieuse. J ai découvert un autre monde plus personnel ou l interaction est moins manifeste voir étrangère . Cet enfant a beaucoup à m apprendre. Une véritable expérience pour soi même grandir encore.

  19. Bonjour!
    Après l’article sur le diagnostic, l’article pour les aidants!
    Je l’ai transmis à mes parents qui gardent mon fils (autiste léger, 4 ans 1/2) pour la semaine, j’espère que ça va les aider!
    Bon ils l’ont déjà gardé et sa grande soeur neurotypique (9 ans 1/2) est aussi présente, ça devrait le faire 😀
    Merci beaucoup!

  20. Bonjour j’aurais aimer avoir qu’elle que renseignement sur la scolarité des enfants autistes par rapport à sont contacte avec les autres enfants . Merci d’avance

  21. Bonjour, demain je garde Pierre et tous ces conseils c est énorme,prendre un bon départ, faire ce qu'il faut pour qu il soit bien, c'est un peu comme rencontrer le petit prince
    Merci

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